Le 13 novembre, notre collectif a envoyé au Premier Ministre la lettre ci-dessous, accompagnée de la liste des cent trente premiers signataires. Nous sommes maintenant à 170.

"Inviter les citoyens à écrire ensemble l’avenir de la France : lancer les États généraux de la société française" nous paraît aujourd'hui un impératif démocratique et la seule manière de sortir par le haut de la crise sociale, politique, climatique et budgétaire à laquelle nous sommes confrontés. Mais il ne suffira pas d'une lettre pour faire bouger les lignes. Il faut que nous soyons nombreux à l'exiger.

Pour la publication presse, vous pouvez encore ajouter vos noms si vous le demandez en cliquant sur le lien de soutien ici ou, à défaut, par e-mail à Pierre Calame 

Faites la circuler dans vos réseaux. Nous allons la rendre publique. 

Merci d'avance de nous suggérer des contacts dans les médias.


Et commençons à préparer les éléments de ces États généraux...

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Hôtel de Matignon

Monsieur le Premier Ministre

Sébastien LECORNU

57, rue de Varenne

75 007 PARIS

 

 

                                                                                   Le 13 novembre 2025



Monsieur le Premier Ministre


Le moment décisif du débat sur le volet « dépenses » du PLF approche. Il fera l’objet de nombreuses tractations marquées par des enjeux à court terme. Face à la défiance croissante de la société à l’égard du corps politique, il est indispensable d’offrir des perspectives d’avenir.

Je me permets de vous en rappeler quatre, dont je vous ai déjà entretenu.


1. La fixation de quotas individuels d’émissions de gaz à effet de serre


La contradiction entre la conscience générale des conséquences du réchauffement climatique, qui justifie un puissant effort de transition, et le retour de bâton que l’on observe, contre l’inflation normative et l’injustice sociale des mesures mises en œuvre jusqu’à présent, est soulignée de toutes parts. Il ne suffit pas de constater, il faut agir. Depuis plus de quinze ans, j’ai démontré que seuls des quotas d’émissions égaux pour tous et incluant l’ensemble des émissions résultant de notre mode de vie, d’où qu’elles proviennent, satisfont à la double exigence d’efficacité et de justice sociale. Une cinquantaine d’économistes renommés, dans une tribune récente du Monde, dont certains ont été jusque-là des adeptes de la taxation de l’énergie fossile, viennent de reconnaître la nécessité, que je n’ai cessé de clamer sur tous les toits, de fonder toute politique de lutte contre le réchauffement sur une connaissance du « poids carbone » total de nos consommations en intégrant les émissions tout le long des filières. Connaître est certes un préalable, mais s’imaginer que cette connaissance suffirait à transformer radicalement nos modes de vie est illusoire. C’est bien d’une politique de quotas dont nous avons besoin. En permettant aux plus frugaux - par nécessité de ressources ou par choix - de monnayer leur surplus auprès de ceux qui ne veulent pas faire leur part des efforts, vous créerez un formidable intérêt à la transition. Car aujourd’hui, si toute la politique climatique repose sur des investissements publics ou des subventions, aux effets d’ailleurs contestés comme la Prim’Rénov, une réduction de la dépense publique sera interprétée comme un renoncement à la transition énergétique. Si par contre, cette réduction s’accompagne d’une stratégie de fixation de quotas, que les principaux États membres de l’UE s’empresseront d’imiter, car ils sont confrontés aux mêmes contradictions que la France et que la Commission européenne aura tôt fait de généraliser, vous reprendrez l’initiative que tout le monde attend.

 


 

2. Le lancement d’États généraux de la société française

 


 


Je vous ai écrit à plusieurs reprises à ce propos. Nous ne pouvons en rester au marasme actuel de la pensée politique et à une pratique verticale du pouvoir. Personne ne fait plus confiance ni à l’une ni à l’autre. Il devient vital d’inviter les citoyens à écrire ensemble leur avenir. C’est l’objet des États généraux de la société française dont vous trouverez à nouveau le résumé du processus. On peut estimer à 50 millions d’Euros la contribution de l’État à cette dynamique collective en deux étapes, des conventions citoyennes territoriales puis leur synthèse au niveau national. Une partie (voire la totalité) de ce montant peut venir du budget du CESE -qui serait chargé de la synthèse nationale- et des innombrables agences et opérateurs de l’État. Nous avons impérativement besoin de ce souffle d’espoir démocratique.

 


 

3. La création d’une « hot line » citoyenne en vue des élections municipales

 


 


Seuls les élus locaux échappent, au moins en partie, au désenchantement démocratique. C’est dire l’importance des prochaines élections municipales et pour cela du renforcement de la capacité des citoyens à interpeller les candidats sur leurs programmes et à promouvoir des politiques audacieuses. Encore faut-il que tout citoyen ait accès au meilleur de l’expérience actuelle, tant française qu’étrangère. Deux conditions sont pour cela à réunir : la mutualisation des connaissances, dispersées aujourd’hui entre de multiples services, agences et opérateurs de l’État et entre des réseaux de collectivités ou de la société civile souvent eux-mêmes subventionnés par l’État ; la réalisation, à la demande des citoyens et sur les sujets de leur choix, de synthèses rapides du meilleur de l’expérience. J’ai montré que l’IA, appliquée à un corpus bien défini d’expériences, né de cette mutualisation, permettrait de telles synthèses sur mesure. Cela demande de la volonté politique, aucune dépense supplémentaire. Je m’en suis déjà ouvert auprès de Françoise Gatel et de Monique Barbut.

 


 

4. Le lancement d’une réflexion ouverte sur la décentralisation

 


 


Vous avez totalement raison de vouloir engager un nouvel acte de décentralisation, car la situation actuelle, résultat de la sédimentation de multiples lois qui en tentant de remédier aux tares congénitales des lois de 1982-1983 n’ont fait que complexifier le jeu institutionnel et créer une inflation des fonctionnaires territoriaux, est très insatisfaisante. Je me suis néanmoins permis d’attirer votre attention sur le risque de déposer, au nom de l’efficacité, un projet de loi bâclé dont les présupposés sont justement les mêmes que ceux qui ont conduit à la situation ubuesque actuelle. Au-delà de la consultation des corps constitués, l’enjeu est de permettre une vraie réflexion sur la nature de la gouvernance au vingt et unième siècle, qui est nécessairement « à multi-niveaux » car aucun enjeu ne peut être traité à une seule échelle territoriale. Ce lancement, comme la réflexion sur la politique de transition énergétique ou la refondation du système éducatif, peut s’inscrire dans la dynamique des États généraux. Il pourra décevoir ceux qui s’imaginent qu’il existe une solution miracle à adopter du jour au lendemain, mais constitue la seule manière de redonner confiance dans la démocratie.

 


 

Espérant que ces propositions à la fois ambitieuses, novatrices et concrètes retiendront votre attention, je vous prie de croire, Monsieur le Premier Ministre, à ma haute considération

 


 

Pierre Calame

 

ancien haut fonctionnaire

 

président de Citego, Cités, territoires, gouvernance

 

auteur de : petit traité d’œconomie, petit traité de gouvernance ; métamorphoses de la responsabilité et contrat social 

Les tout premiers signataires : Robert Jestin ancien président du Conseil de développement de Rennes et président de Ar Nevez, Hervé Cellard responsable associatif, Armel Prieur animateur de l’alliance compte carbone, Pierre Caro militant de l’engagement des retraités dans la vie civique, Francine Depras, sociologue. 




La liste des signataires est actualisée sur https://hidrive.ionos.com/lnk/TRqlEbO1G

La liste en clair par ordre alphabétique (mention des qualités seulement dans le fichier ci-dessus) :    

Anne Alombert

Sylvie Alphandéry

Julie Amalric

Bernard ANNE

Yvette Aouizerate

Renaud ATTAL

Stéphanie AUBIN

Emmanuel Auger

Daniel BACHMANN

Jean-Louis Bal

Mathieu Bataille

Florence BATISSE

Reine-Marguerite Bayle

Laurent BELLOT-GURLET

Chris BERNA

François Bernard

Michel Berry

Christine Bisch

Louis-Marie Blanchard

PHILIPPE BLANQUET

Bernard Blondin

Vincent Boileau

Isabelle Boileau

Alain Boissinot

Jean Boivin

Noël Bonal

Chantal Bonnet

André Bosquart

Geneviève Bouché

Djémila Boulasha

Didier Boulaud

Jean Pierre Boyer

Bénédicte Bredoux

Jacques Bregeon

Roy Broughton

Eric Brunat

Antoine Bueno

David Bursztein

Bruno CARAGUEL

Bruno CARAGUEL

Bruno CARAGUEL

Patrice Cardot

Pierre Caro

Jean-François Caron

Dominique Carrier Sicard

Michèle Cauletin

Hervé Cellard

Hervé CHAYGNEAUD-DUPUY

Valérie Cohen

Mahel Coppey

Muriel CORDONNIER

Denis Cristol

Dominique Croci

Marie-Hélène Damiens

Dominique De La Gorce

Frédérique Debever

Philippe Delcourt

Jean Paul Delevoye

Francine Depras

JACQUES DEROEUX

Philippe Derudder

Philippe Desbrosses

Fanny Descarréga

Bernard Devert

Olivier Paul Dubois Taine

Isabelle Dulin

Patrick Duncan 

Jean-Marc DUSSARDIER

Anne-Laure Federici

Sylvie Ferrari

Jean Marie Fessler

Evelyne Flachat

Philippe Fleurance

Bertrand FOLLEA

Eric GALMOT

Dominique Gauzin-Müller

Pierre Ghestem

Feriel Goulamhoussen

Dominique Grégoire

Claude Grivel

Martine Guérin

Murielle Guinot-Ghestem

Kristina HAKALA

Pierrick Hamon

Michel Haudry

Joël HEBRARD

Bertrand Hériard-Dubreuil

Antoine Héron

Renaud Hétier

Françoise HOSTALIER

Michèle HOUSEZ

Luc JACOB

Robert Jestin

Jean Jouzel 

Anne Laroutis

Pierre Launay

Christophe Leclercq

Jean-Luc LEGER

Pierre Leroy

Dominique Lesaffre 

Christophe Lesort

Christophe Lesort

Christophe Lesort

Xavier Lionet

Pierre-Yves Longaretti

Françoise Longy

Patrick Lusson 

Marie-Renée Mallecot

Philippe Marelle

Maurizio Mariani

Gérard MARTIN

André Marty

Emmanuel Marx

Lélia Massali

Jean Mercier

Bernard MIOCHE

Benjamin Moron-Puech

Armand Neyroz

Jean pierre Orfeuil

Thierry Paquot

Daniel Pascual

Philippe PEDROT

Roland Pérez

Jacques PERRIN

Jean François Petit

Eric Petit

Richard Petris

Thierry PETRIS

Sophie Pétris

François PILLARD

Jacques Pinchard

Bertrand Plez

Mireille Poulet-Mathis

Claude Pourcher

Hervé Quemin

Anne Querrien

Marie -Agnès RAHAL

Anne Morgane Rault

Jacques Ravaillault

Eric REEB

Jeremie Renier

Michaël Restier

Nadine ROBION

Charlotte Romand

Anaïs Rumeau

Chantal SAINGUIRONS

Françoise Salmon 

Pablo Santamaria

Daniel Saquet

Christian Sautter

David Thepsouvan

Sebastien THEVOUX-CHABUEL

Jacques Theys

Samuel Thirion 

Mélanie Thomin

Claude Trigano

Jimmy Vakauliafa 

Patrick Viveret 

Agnès Walther

Daniel ZIMMER 

Dominique Boren

Alexandre PLAZA

Mireille Vestit

Dorina Florea

Kim Slama

Belinda CANNONE 

PierreFoucou

ThérèseNandagobalou

JulietteCazanave

DidierBOULAUD

Marie-HélèneDAMIENS

BrigitteLamothe-Casanova

NaceraAKNAK KHAN